Des cas de dépression du SNC et de dépression respiratoire induite par le fentanyl ont été décrits lorsque des patients ont utilisé une pastille de fentanyl pour soulager des douleurs aiguës alors qu'une dose entièrement absorbée d'un opioïde oral était déjà présente dans leur organisme. De plus, les propriétés pharmacocinétiques du fentanyl transmuqueux et de l'opioïde par voie orale ne sont pas connuessont similaires et peuvent donc conduire à une exposition simultanée aux deux médicaments [10].
Nous décrivons ici le cas d'un patient qui a présenté une détresse respiratoire lors d'un traitement de la douleur aiguë par des pastilles de fentanyl. Les propriétés pharmacocinétiques du citrate de fentanyl transmuqueux oral (OTFC) https://www.sudouest.fr/2020/04/09/quels-medicaments-peut-on-encore-prendre-pendant-l-epidemie-de-covid-19-7400948-7498.php ont été évaluées afin de déterminer si les propriétés pharmacocinétiques ou l'exposition aux opioïdes étaient augmentées par une exposition simultanée à un opioïde oral et à l'OTFC. Un autre objectif était d'évaluer la pharmacocinétique de la libération contrôlée d'oxycodone à libération immédiate, lorsqu'elle est administrée par voie orale avec le OTFC. Comme notre patient a signalé des symptômes de sédation, une analyse des effets pharmacodynamiques après l'administration d'OTFC a également été effectuée.
Rapport de cas
Une femme de 66 ans souffrant deune patiente ayant des antécédents d'hypertension et d'hyperlipidémie s'est présentée dans un hôpital extérieur avec une douleur aiguë au flanc gauche. La patiente a déclaré utiliser l'oxycodone à libération contrôlée (OXC) à raison de 10 mg deux fois par jour pour des douleurs dorsales chroniques au cours des deux dernières années, et elle avait pris cette dose pendant au moins un mois avant de se présenter à l'hôpital extérieur. À son arrivée, ses signes vitaux étaient les suivants : pouls 109 battements par minute ; tension artérielle (TA) 145/80 mm Hg ; fréquence respiratoire (RR) 16 respirations par minute ; et saturation en oxygène de 93 % à l'air ambiant. La première série de signes vitaux n'a révélé aucun signe d'hypovolémie, comme en témoignent une TA et une RR normales. Les premiers tests de laboratoire ont révélé un taux de lactate sérique de 0.5 mmol/L, un taux de glucose sérique de 4,5 mmol/L, et un déficit anionique de 20 mEq/L.
Le résident principal du service des urgences de l'hôpital extérieur a téléphoné à notre service de pharmacologie pour obtenir des conseils concernant l'hyperlactatémie du patient. Le pharmacologue a soupçonné que cette anomalie pouvait être due à une toxicité possible des opioïdes ou à l'utilisation de metformine qui n'était pas documentée dans les antécédents du patient. Lors de l'évaluation initiale au service des urgences de l'hôpital extérieur, le médecin traitant a décidé d'administrer de l'OTFC à raison d'une pastille (100 mcg) toutes les 3-4 heures, au besoin, pour soulager la douleur. Le pharmacologue a déconseillé d'administrer l'OTFC car il pourrait interagir avec l'ORC administré au patient